Vous entendez parler de plus en plus d’Immersive Learning ou de formation en Réalité Virtuelle et vous êtes curieux d’échanger avec celles et ceux qui ont sauté le pas ?
A l’occasion d’un petit-déjeuner professionnel, le 28 février à STATION F, découvrez les conseils et retours d’expériences d’Alstom et de PSA : pourquoi ont-ils fait le choix de l’Immersive Learning pour enrichir leur parcours de formation et comment l’ont-ils déployé en France et à international ?
En prévision de ces échanges, voici le court témoigne de Franck Gaillard, Global Learning Director chez Alstom.
Franck Gaillard, Global Learning Director at Alstom
« Que faisiez-vous en termes de formation avant l’immersive learning et pourquoi vous êtes-vous tournés vers Uptale et la réalité virtuelle ? »
Franck : « Depuis 3 ans, j’ai repris la direction d’Alstom University et de la fonction Learning pour le groupe. Auparavant, l’activité en matière de formation était essentiellement centrée sur du Classroom Training (formation en salle). Suite au rachat des activités Energie, il a fallu recréer au sein du nouvel Alstom (devenu un pure player du transport) une structure d’université Corporate et une fonction Learning à la pointe des derniers outils digitaux en matière de formation. À ce moment-là, on a fait des choix, y compris des choix technologiques pour la diffusion du Digital Learning. »
« Nous sommes passés en l’espace de 3 ans d’un déploiement dans 23 pays à plus de 60 pays, et d’un volume de 2 300 personnes formées à plus de 25 000 en 2018/2019. Il fallait donc être beaucoup plus agile et embrasser un volume d’activité bien plus grand (10 fois plus important). Cela demandait un changement culturel, de méthodes. Et à ce moment-là nous avons fait le choix d’une stratégie qui permet à chacun d’accéder facilement aux connaissances du groupe et de laisser la possibilité à tous de créer des contenus facilement partageables.
Ainsi, nous avons choisi d’utiliser pour le Digital Learning des outils qui sont purement ATAWADAC (Any Time, Any Where, Any Device, Any Content). Et dans « l’Any Content » il y avait un challenge : nous faisions de la vidéo, du e-learning, du serious game… un ensemble de moyens parfois créés en interne et parfois achetés sur le marché, mais ce qu’il nous manquait c’était la Réalité Virtuelle.
Comment pouvions-nous diffuser de la Réalité Virtuelle qui jusque-là nécessitait des moyens technologiques absolument énormes ? Et c’est ainsi que nous avons découvert Uptale. On a trouvé avec Uptale le moyen de répondre à toutes ces problématiques : une diffusion à grande échelle, sur n’importe quelle plateforme (casques VR, ordinateurs, smartphones), de contenus de Realité Virtuelle qui auront été créés simplement en interne par nos experts. La solution était donc complètement alignée avec notre stratégie.
D’ailleurs, le point névralgique de l’accroche c’est la pertinence de la solution du point de vue d’une entreprise qui doit s’internationaliser et exporter ses connaissances partout dans le monde. C’est un sujet important pour Alstom. »
« Pourquoi selon-vous est-ce intéressant d’utiliser cette technologique pour la formation ? »
Franck : « Une fois qu’on a répondu aux questions de propagation internationale, de connaissances créées en interne; une fois qu’on a dépassé toutes ces contraintes, qu’est-ce qui fait que la Réalité Virtuelle est importante pour la formation ? C’est surtout l’impact en termes d’apprentissage, au sens presque physiologique, c’est la rétention de l’information qu’apporte la Réalité Virtuelle et que n’apporte pas l’e-learning. »
Cette forte rétention est inhérente à plusieurs conditions propres à la Réalité Virtuelle :
« Le contexte : pour qu’un apprenant soit efficace dans la restitution des choses qu’il a apprises ou dans l’exécution de tâches/gestes techniques qu’on lui a enseignés, le contexte d’apprentissage est assez déterminant. Il a été démontré que plus le contexte d’apprentissage est proche du milieu réel, plus il y a de chance que la personne restitue ce qu’elle a appris. Or quoi de mieux que d’immerger les apprenants dans une Réalité Virtuelle qui est la copie presque parfaite de la situation dans laquelle ils vont devoir travailler. »
« L’émotion : avec la Réalité Virtuelle on ajoute une chose qu’on n’aurait pas en formation classique, c’est l’émotion.
On a un exemple très concret de cela avec notre expérience prévention des risques en Réalité Virtuelle : lorsque la personne s’apprête à traverser les voies sans respecter les consignes de sécurité, le train arrive et on a l’impression de se faire écraser, c’est impressionnant ! Et c’est ce qui fait qu’on s’en souvient longtemps. Le jour où l’on se retrouvera dans la même situation, on saura qu’il ne faut pas traverser les voies et on cherchera la passerelle. »
« L’action : le contexte est un élément essentiel, l’émotion aussi, et vient alors la question de l’action, c’est-à-dire que je peux agir, je ne suis pas passif devant mon écran ou une vidéo à regarder ce qu’il se passe. Je fais des actions, des gestes… bien sûr tout dépend du degré de profondeur et de complexité de ces actions. Mais le simple fait de prendre la décision ou de regarder dans la direction, c’est être à l’origine de ce qu’il se produit. Le fait d’être l’acteur de sa formation permet d’aller au-delà de l’immersion simple. Il y a un meilleur ancrage de ce qui se passe.
Et cette possibilité d’agir on ne l’a pas avec de l’e-learning classique ou de la vidéo, tandis qu’avec l’Immersion on est complètement dedans, on a un effet de contexte, d’émotion et d’action. »
« Aujourd’hui vous avez principalement déployé des modules pour la sécurité ou le « Hard Skills », pensez-vous à l’avenir créer des expériences aux thématiques différentes ? »
Franck : « Oui tout à fait, ce sont des axes qui restent encore à explorer et à développer pour nous. Et j’imagine même un module pour le « well-being ». J’aimerais créer une sorte de “mindfulness”, placer les gens dans un contexte reposant, dans un jardin japonais par exemple pour travailler la relaxation, être zen.
Pour l’instant ce qui est le plus maîtrisé c’est effectivement la sensibilisation ou le registre de la sécurité. Désormais, on peut fournir l’aspect « hard skills » avec des modules plus techniques, comme par exemple l’intégration d’objets 3D à manipuler.
Puis il y a un autre volet, qui est celui de la visite virtuelle. Avant même l’arrivée de nouveaux arrivants sur le site, on peut le leur faire découvrir à l’avance, grâce à la Réalité Virtuelle. Et c’est extraordinaire de pouvoir se projeter car lorsqu’ils arrivent ils ne sont pas perdus, ils savent où aller. »