Les sens, générateurs d’émotions, sont au cœur du processus des méthodes d'apprentissage des neurosciences
Règle n°1 : Pour capter l’attention de tes apprenants, aux sens et aux émotions tu t’intéresseras.
N-B : l’émotion naît d’une perception sensorielle via nos organes de sens.
L’attention est une denrée prisée à l’heure de l’infobésité. Notre cerveau est constamment sollicité (ou distrait), compliquant ainsi la tâche du formateur. Pourtant, l’attention est capitale dans l’apprentissage puisqu’il s’agit de la première étape pour atteindre la mémorisation effective (jette un coup d’oeil à la pyramide, on te promet que ce n’est pas les Reliques de la mort).
Cela influe sur les hard skills et les soft skills. La qualité de l’attention est prédictive des performances et détermine le degré de bien-être. Que faire ? Le neuroscientifique Stanislas Dehaene a écrit : « Apprendre, c’est choisir le modèle qui explique le mieux les données reçues par les organes du sens ».
Il faut donc jouer avec les sens et les émotions pour capter l’attention. Plus les sens seront stimulés, plus l’attention de l’apprenti sorcier sera captée.
Comme le cerveau a des unités très spécialisées (une zone traite l’image, une autre l’écriture par exemple), une utilisation plurielle des sens fait merveille dans l’apprentissage. L’homme est avant tout un être visuel mais la combinaison du son et de l’image (télévision, jeu-vidéo) rend la situation quasi « hypnotique » pour le cerveau. Plus il y a de sens différents stimulés, plus ils sont activés et performants.
Serions-nous en train de vous perdre avec toute cette théorie ? Et si on passait à la mise pratique (et à la solution) ?
La Réalité Virtuelle (Immersive Learning pour son application dans les domaines de l’éducation et de la formation) génère un engagement émotionnel exceptionnel (grâce à la VR, les apprenants sont 4 fois plus connectés émotionnellement au contenu proposé que leurs pairs en présentiel, selon une étude de PwC).
En plongeant l’apprenant dans un environnement qui reproduit les réalités du terrain, ses sens sont beaucoup plus stimulés et son attention captée à 100% grâce à l’immersion totale. De plus, de façon à maintenir une attention optimale, les modules d’immersion sont relativement courts (entre 5 et 9 minutes), facilitant le travail de mémorisation du cerveau.
Antonio Damasio, dans L’Erreur de Descartes. La raison des émotions, a bien montré que cognition et émotions sont intimement liées. Néanmoins, toutes les émotions n’ont pas le même impact sur le cerveau : certaines sont positives et doivent être favorisées alors que d’autres, non. L’exemple du stress est très intéressant car il existe un lien direct entre le niveau de pression (challenge) et la qualité de l’attention. Un certain niveau de stress est requis pour faciliter l’attention mais dépassé un certain seuil, celui-ci devient contre-productif.
Là aussi, la Réalité Virtuelle permet d’atteindre ce « flow ». Elle génère un niveau suffisant d’émotion pour un meilleur ancrage mémoriel car l’environnement reproduit les réalités du terrain, créant l’illusion pour le cerveau, sans jamais en générer de façon abusive car il n’y a pas à avoir peur des conséquences. En effet, la Simulation Virtuelle offre un “droit à l’erreur” quasi infini où le regard parfois intimidant d’autrui n’existe pas.
Règle n° 2 : Pour motiver et renforcer les apprentissages, mise sur les sens et les émotions.
Apprendre, à apprendre et à réapprendre
Article rédigé par Corentin Luce.